Traversée de la Chine

Traverser la Chine en hivernal par le plateau Tibetain est désormais derrière moi. 47 jours pédalés pour parcourir les 5350 km qui séparent la frontière de Lao Cai au Vietnam à celle de Khorgas au Kazakhstan.

Un itinéraire sillonnant à travers des paysages extrêmement diversifiés, des hauts plateaux enneigés aux déserts de sable en passant par les vallées encaissées du Tibet oriental. Le Tibet cumule à lui seul 19 cols à plus de 4000 m dont sept à plus de 4500 m et l’hiver à ces altitudes rend l’exercice aussi sublime qu’exigeant.
Six journées de repos furent nécessaires pour accepter cet effort et visiter des lieux intéressants par la même occasion.

Au neuvième jour du projet, mon téléphone décide d’abandonner lâchement la tache qui lui était confiée: communiquer avec le monde extérieur via des VPN, ces logiciels modifiant l’adresse I.P.
Suite à un choc, l’écran est hors service ! En quelques secondes les perspectives d’envoyer des nouvelles et de partager le périple s’arrêtent nettes. La Chine est un monde trés contrôlé et les informations qui transitent sont soumis à régulations. Sans Vpn, aucun produit de Google ne fonctionne. What’s app, Instagram, Gmail, les site de météo tels que Meteoblue ou Windy, de navigation tel que Komoot sont inaccessibles. Télécharger les cartes de maps.me n’est pas non plus une option.
Seuls we chat, une appli chinoise, et mon téléphone satellite me permettaient de communiquer avec la famille.

J’ai pris cet évènement comme un cadeau du destin. Immergé dans un univers qui me faisait rêver, l’expérience devenait ultime sans être pollué par les tourments d’internet.
Toute mon énergie était donc canalisée vers les pédales et la communication relativement compliqué avec les tibetains et les ouighours, par la suite.

Une bonne dose d’énergie fut nécessaire à cette traversée en moins de 60 jours.
Le cyclo-« torturisme » est un concept que j’ai spécialement inventé à cet effet.
J’avais conscience de jouer sur le fil de l’épuisement physique mental. Un mal aigu des montagnes, une blessure pouvaient survenir.
Cette traversée combine beaucoup de difficultés: l’hiver, le delai serré, l’itinéraire montagneux, l’isolement psychologique, l’impossibilité d’avoir une météo fiable pour le vent, la gestion d’une police oppressante au Xinjiang, la communication compliqué.
Néanmoins, chaque difficulté avait son lot de récompenses. La police, par exemple, m’invitait parfois à déjeuner lorsqu’ils avaient terminés avec leurs hordes de questions et interrogatoires paranoïaques.

Dans les lumières de fin de journées sur un plateau tibetain fraichement saupoudré, la fatigue était accessoire. Je vivais ce rêve à fond sans chercher de quelconques raisons ou explications au voyage. Je fonçais, pédalant à la poursuite du temps qui passe.

En repensant à tous ces moments de joie et de souffrance parfois, j’ai la sensation d’avoir pris les meilleures décisions sans me chercher d’excuses quant à la durée du visa de 60 jours.

Cette expérience unique à travers les différentes cultures (tibetaine, ouighours, nanxi etc), les rencontres et la diversité des paysages seront les sujets des prochains articles retraçant mon périple chinois en 5 parties:

•Le Yunnan jusqu’à Shangri-la, porte d’entrée du Tibet.

•Le Tibet oriental de Shangri-la à Yushu.

•Le graal du plateau tibetain.

  • L’occasion d’allonger la foulée en direction du Kazakhstan et de gérer une police paranoïaque et oppressante.
  • Xinjiang, la magnifique. Un terre surprenante et contrastée.

Publié par Un Tour d'Aile

Tour du monde à vélo, voilier-stop et parapente.

13 commentaires sur « Traversée de la Chine »

  1. Contente d’avoir de tes nouvelles. Quel courage quel mental pour affronter le froid les difficultés des parcours très pentus . Les photos sont superbes ainsi que tes commentaires. Bon courage pour la suite de ton périple. Bises. DANY

  2. Les paysages sont incroyables ! Cela change tellement de tout ce que tu as pu nous envoyer jusqu’à maintenant.
    Tu n’as pas du avoir bien chaud aux sommets Tibetains ?! 🙂 Tu as mis des skis sous tes roues pour descendre les routes enneigées ?

    Bon courage pour la suite ! Continue de profiter !
    Julie

  3. Contente de te retrouver. Incroyable ce courage et ce mental pour affronter toutes ces difficultés. Les photos sont sublimes ainsi que les commentaires. Bon courage pour la suite de ton aventure. Bises. DANY

  4. Je vois que je n’étais pas seul à me demander où tu en étais
    Comment ne pas s’émerveiller devant ces paysages, ceux qui y vivent et ceux qui vont à leur rencontre !!!
    Joyeuses Pâques Steve
    Bises bien sûr

  5. Encore de belles aventures en perspective. Attention au bout des extrémités si tu remontes en altitude. Profite au maximum des derniers tours de pédale avant le plat pays.
    La biz. Papa et maman

Laisser un commentaire

Copy Protected by Chetan's WP-Copyprotect.

En savoir plus sur Un Tour d'Aile

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading