Uluṟu et le centre rouge

Des mois que j’en rêve, que je m’extirpe chaque matin de mon tapis de sol pour avancer dans sa direction. Uluṟu fait partie de ces lieux qui ne déçoivent pas.

350 mètres de haut, 9 km de circonférence ça en impose.

Quelques précisions avant tout : Uluṟu, en est le nom de ce lieu sacré pour le peuple Aṉangu en langue Pitjantjatjara.
Les lois aborigènes sont dictées par le Tjukurpa, expliquant à chacun comment se comporter avec la nature, la famille, l’habitat, les ancêtres et avec eux-mêmes. Elles n’ont pas de rapport avec les lois des sociétés occidentales.
La plupart des aborigènes ont également un rapport différent aux photos. Ils demandent de ne pas photographier leur art, certains sites, mais également leur personne. La plupart des endroits autour d’Uluṟu permettent cependant les photos. Seuls certains endroits dit sensibles, notifiés par un panneau, interdisent les clichés. À nous de respecter leur culture et ainsi ne pas entretenir une forme d’animosité ambiante.

J’ai remarqué que plus on idéalise une destination et plus le risque d’être déçu à sa découverte augmente. Uluṟu je l’ai imaginé, rêvé et attendu comme une île perdue au milieu du Pacifique. L’apercevoir pour la première fois m’a décroché la mâchoire de stupéfaction. Les difficultés des semaines passées sont partis en poussière, d’un seul coup.
Le détour est pourtant gigantesque. Il implique une semaine de vélo et beaucoup d’efforts supplémentaires, mais sans aucune hésitation, il en vaut la peine.

Sous un autre angle

Depuis 2019, l’accès au sommet est fermé pour plusieurs raisons. La première est la valeur hautement spirituelle d’Uluṟu pour le peuple Aṉangu. La voie d’ascension empruntait le parcours de certains ancêtres Mala. Cette ascension était considérée comme une profanation et une offense à la culture de ce peuple.
Également les chutes mortelles survenues avant 2019 ont pesées dans la balance pour la fermeture.
Désormais, seul le tour de 9 km à la spectaculaire base d’Uluṟu est autorisé.

Kata Tjuṯa

Trois jours après mon arrivée, un creneau de  vent d’ouest me pousse à reprendre la route, dans l’autre sens cette fois-ci. Pour rejoindre Watarrka/Kings canyon, depuis Uluṟu, je dois revenir sur mes pas pendant 150 km en direction de l’Est. Sensation très déplaisante de parcourir deux fois la même route. Je profite de la brise d’ouest pour en découdre le plus vite possible. 24 h après mon départ Uluṟu, je bifurque plein nord motivé par de futures découvertes.

Kings Canyon

À partir de Watarrka/Kings canyon un nouveau choix s’impose. Soit continuer en direction de « Mereenie loop », difficile et en mauvais état, soit revenir sur mes pas, encore une fois, pour rejoindre Alice Springs.
Sans hésiter, je prends l’option « Mereenie loop ». Je dois aimer les difficultés ou plutôt détester les aller-retours.
L’état de la piste est défoncé et les nombreux 4×4 passant ne cachent pas leurs étonements de me voir sur un vélo.
Le sable, la tôle ondulé et les côtes m’usent sévèrement. Le vent fort me souffle en plein dans le nez pour ne rien arranger. Je suis lent et la nourriture va commencer à manquer à ce rythme. Je suis obligé de pousser encore et encore malgré la fatigue. À ce petit jeu, les nerfs sont mis à l’épreuve, mais trouver des solutions pour avancer devient prioritaire. Chaque nuit voit mon corps comater pendant 11 heures avant la répetition du lendemain.

J’arrive à Glen Helen cabossé !

Galérien.
Le réconfort des chevaux sauvages de « Mereenie loop ».

  Macdonnell ranges

Le spectacle des « Macdonnel ranges » confortera ma décision d’avoir choisi « Mereenie loop » et non pas la route directe vers Alice Springs.

À Glen Helen je rencontre Ollie, un guide de l’iconique trek « Larapinta trail ». Il me propose de planter ma tente dans le jardin de sa colocation de 20 guides, lorsque je serais à Alice Springs. Trop bon 🙏

Prendre la décision ne pas sucomber à la facilité en rejoignant Alice Springs au plus vite, fut en pratique difficile, mais au combien enrichissante. Cette expérience au fil de « Mereenie loop » me sera d’une grande utilité pour mon prochain gros projet qui démarre demain depuis Alice Springs.

On se voit dans deux semaines 😉
Bisous.

Glen Helen gorge

Publié par Un Tour d'Aile

Tour du monde à vélo, voilier-stop et parapente.

11 commentaires sur « Uluṟu et le centre rouge »

  1. Quelle beauté Uluru !! Ca a dû être vraiment incroyable d’être au pied de ce rocher si connu.
    Bravo pour ta persévérance à toute épreuve 💪
    Hate de voir la suite. Les photos sont magnifiques et nous permettent de nous imaginer avec toi.
    Continue bien !! 👍😉

  2. Je me réjouis dès que tu nous envoies tes nouvelles destinations. C’est superbe, gigantesque. Tes photos sont magnifiques et bravo aussi pour tes commentaires. Tu nous fais voyager avec toi et nous t’en remercions. Bravo pour ton courage et bonne continuation. Bisous.

  3. Que de découvertes grâce à toi ! Merci encore pour ces reportages détaillés, on voyage avec toi…grâce à ton courage et ta persévérance. Et les photos sont superbes. Bises et bonne route…

  4. Super enrichissant cet historique sur le peuple aborigène. Merci de nous faire partager cet aspect culturel des autochtones australiens.
    Bonne route pour la suite et qu’elle soit SAFE!! 😘😘

  5. Encore un article plein d’histoires sur les peuples aborigènes qui nous permet de nous cultiver et de suivre cet incroyable aventure en terre australe.
    Bonne route pour la fin de la traversée et RDV au nord.
    Bizous

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