Entrée dans l’Outback

Aujourd’hui je partage les sensations et les émotions de cette première étape au fil du Mawson trail, mais aussi quelques explications au sujet de ma stratégie.

Bonjour à toi qui lis mes récits

L’automne pointe son nez à Adélaïde
   

Deux longs mois passent à attendre patiemment que l’été termine ses caprices torrides. Pendant cette attente indispensable, je réalise à quel point se mettre en mouvement dans un itinéraire est stimulant et enchanteur. Une sensation des départs qui me manque, mais qui va me donner la future “niaque” pour repartir de plus belle.
  
Alors immobile géographiquement à Adélaïde, j’en profite pour renflouer la caisse maigrissant de jour en jour au fil des kilomètres. Le travail de coursier à vélo est une occasion parfaite pour remplir cet objectif tout en entretenant le physique et la fermeté de l’entrejambe.
   
Deux mois pendant lesquels, je cogite également beaucoup sur la suite de l’aventure. Beaucoup de questions et de doutes frappent à ma porte. Évidemment, nombreux sont ceux qui tentent me faire peur en réponse et me convaincre de renoncer à l’Outback. Classique… Je commence à en avoir l’habitude. Se poser trop de questions, c’est déjà mettre un pied dans l’inaction. Alors, feu !

En piste sur le “Mawson”

Voyager ça n’est pas se déplacer, c’est vivre autrement. Se remettre en chemin provoque à chaque fois le même lot d’émotions. L’excitation et la joie côtoient l’appréhension face à un itinéraire gargantuesque. Mon appétit d’aventure a d’ailleurs assez faim. Ça tombe plutôt bien.

Les premiers coups de pédales sur un vélo, de nouveau chargé, font grincer les articulations. L’huile dans les rouages revient cependant rapidement, mais nécessite une grande progressivité dans l’effort.

La pause s’impose

Les habitudes du “Tetris” dans les sacoches et les bivouacs sont vécus, quant à eux, comme un retour à la routine d’une vie en mouvement. La  simplicité d’une vie rythmée par le soleil, les bosses du terrain et la disponibilité de l’eau n’a pas d’équivalent dans la joie que ce mode de voyage peut procurer. Un bonheur rude et brut, qui se mérite.

Ci-dessous une galerie interactive. Cliquez sur la photo pour l’agrandir:

Le Mawson trail ne déroge pas à cette règle. Son profil escarpé me fait suer des litres d’une eau si précieuse. L’itinéraire, par ses pistes rarement plates, me conduit dans certaines zones isolées des Flinders ranges. Réelle pépite de l’Australie méridionale, dont les couleurs et les perspectives sont saisissantes. La terre oscille entre le rouge, le jaune et le blanc dont les teintes changent en fonction de l’horaire. Chaque bosse du terrain offre un angle de vue différent de la précèdente au fil de mon avancé. Les perspectives et les nuances varient sans cesse. Les admirer sur un vélo permet d’être à 100% dans le décor.

Galerie:

Bien que le Mawson soit difficile je ressens une énergie incroyable à pedaler au fil de ses pistes. Le mental s’allegeant, la tête peut alors flâner à mes futures écritures pendant que les jambes triment dures pour me propulser vers Darwin.
Progressivement vers le nord, les paysages s’assèchent, la végétation change, mais les kangourous gambadent toujours autant lorsque je les surprends. Les émeus font quant à eux leurs apparitions et leurs démarches dandinantes si particulières m’éclatent de rire.

L’outback arrive doucement, mais surement !!! Moments absolument délicieux de progresser vers cette immensité qui m’a tant fait rêver et qui continue de le faire. Je jubile puisque je sens qu’une magnifique page d’écriture s’ouvre devant mes roues.
Réaliser que l’on entrepends si grand, fout la chaire de poule.

Pour illustrer ces pensées difficilement explicable, je repense à certaines citations d’un marin de légende. Celui qui nous a tous tant inspiré, alimenté nos rêves les plus démesurés grâce à son voyage mythique: La longue route par Bernard Moitessier. Il disait dans un de ses documentaire : “C’est très difficile à vous expliquer avec des mots. Ça n’est pas pour voir des choses, c’est pour les sentir. Ce que l’on voit et ce que l’on sent ça n’est jamais la même chose. Quand on arrive à un certain point la curiosité n’a plus rien à foutre dans l’histoire. Disons que c’est de la vie simplement”.

L’océan m’a fait vivre des moments hors du commun, parfois durs comme la tête d’un Punk. Je sens que le désert approchant, est sur cette même lancée.

STRATÉGIE:

Ma stratégie est simple. Prendre soin de la monture et de celui qui la pilote pour aller loin et sans encombres, possiblement. En une phrase, mon état d’ésprit peut se résumer ainsi: Une santé de fer sur un vélo d’acier. Par exemple, la tendinite ou la rupture de jante au milieu de nulle part sont à éviter à tout prix. Ces ennuis sont comme l’eau qui dort. On n’y pense plus et paf… Ils débarquent de derrière le buisson. Vite dans la merde tu te trouveras, surtout au milieu d’un désert.

Anticipation en remontant de nouvelles jates

Habituellement, je ne suis pas adepte de la préparation physique, mais pour ce genre d’entreprise tout le travail en amont apporte un relatif confort et sérénité sur le terrain. D’habitude, je joue sur l’adaptabilité du corps au fur et à mesure des semaines sur la selle. Cette approche fonctionne bien pour la musculature des jambes. Cependant, lorsque les pistes prennent la forme de tôle ondulée, la fatigue du haut du corps devient un élément à ne pas négliger. Je me suis parfois retrouvé avec des sensations douloureuses dans les épaules et le dos, à cause des vibrations. Le pauvre petit bichon. 😂

Pendant les deux mois à Adélaïde je travaille mon gainage, les assouplissements et le renforcement musculaire de tout le corps. Tranquilement quand même. On est pas la pour faire du bodybuilding. Dès les premiers jours sur le “Mawson” cette approche porte ses fruits lorsque je dois pousser mon vélo et ses lourdes sacoches sur des portions méga raides.

Mécanique

Je vous épargne la longue liste des pièces de rechange que j’emmène. Jantes, pédalier et boitier, cassette, chaine, jeu de direction sont mis à neuf. Voici, la galerie photo de mon chantier bricolage pré départ.

Pour l’occasion j’ai également fabriqué un deuxième réchaud à éthanol au cas où j’en abîmerais un.

Au final, le plus important c’est la motivation et la volonté que l’on veut bien mettre dans chacune de ses aventures.
De si grand projet impose un état d’esprit particulier, qui se cultive. Une de mes clefs de motivation est de rester en mouvement sur cette gigantesque planète. Cet aspect est primordial à mon avis pour ne pas se perdre en chemin, tellement certains endroits appellent à rester. Si je veux rentrer un jour, il faut avancer.
Que l’on ne me dise pas que le “monde est petit”. Ce dicton n’est qu’une énorme mascarade. Plus j’avance et plus j’en suis convaincu.

Si tu lis cette phrase, sache que tu es vaillant/te d’avoir tenu jusqu’au bout de mon article. Je t’en remercie. Même si j’ai débuté un compte instagram ( @steve.autourdaile ) ma priorité reste de partager mon périple ici.

Bisous

Publié par Un Tour d'Aile

Tour du monde à vélo, voilier-stop et parapente.

15 commentaires sur « Entrée dans l’Outback »

  1. Quel voyage incroyable ! C’est épatant !! 💪
    On a l’impression de le vivre avec toi grâce à tes articles et tes photos, tu nous fait rêver. Merci !
    Profite encore à fond de ta belle aventure 😉🚴🏜️👍
    Bises,
    Julie Dupont

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