Sydney, 40 000 km plus loin

Un oiseau passa, dansant dans le ciel

Une longue descente de 60 km depuis les “blue mountains” me propulse dans cette métropole tentaculaire de 5,5 millions d’habitants, qu’est Sydney. Elle me permet surtout de craquer la barre symbolique des 40 075 km parcourus à vélo et voiliers, représentant la circonférence exacte de la planète bleue à l’équateur. Puissantes émotions de regarder dans le sillage puis réaliser qu’avec le temps nécessaire et une énorme dose de détermination tout est vraiment possible. La route est cependant loin d’être terminée puisque le tour du monde s’achèvera la où il a commencé, en Savoie sur les rives du lac du Bourget. Couper cette ligne imaginaire à vélo demeure mon objectif principal.

La résitance de la mobilité douce. Je vous assure, c’est bon pour le corps, l’esprit et on peut aller très loin.

L’arrivée à Sydney me laisse pensif quant à la démographie atypique du continent.
L’Australie pèse 26 millions d’habitants dont la densité humaine est de 3 habitants au km². 80 % du territoire est déserté de toute présence humaine et les quatre plus grandes métropoles cumulent à elles seules 16 millions d’âmes.
Après des semaines dans le bush australien à expérimenter cette grande disparité démographique, rouler à Sydney est un mélange d’excitation stimulante et d’affolement face à un telle concentration humaine.
Le plus passionnant, à mon gout, est la multitude d’expériences différentes que ce voyage m’offre. Grimper dans les “blue mountains” un jour, puis le lendemain visiter le passionnant musée maritime du Sydney harbour et parcourir la plus grande ville d’Océanie. L’alternance entre solitude totale et sur-stimulation sociale fait de ce périple un chapitre de vie unique.

Rencontre avec Michael. Inoubliable cet artiste.
Le James Craig et la réplique du HMS Endeavour, premier navire de James Cook.

Avant d’arriver sur la côte Est et retrouver ce cher océan Pacifique, il m’a fallu cravacher.
Voici un retour d’expérience sur ces dernières semaines bien remplis.

La semaine à Fly Manilla fût remplis de belles rencontres grâce notamment à Jeff, Harris, Harry et Chandra. Des pilotes du monde entier se retrouvent ici pour enrouler les puissants thermiques de la région et parcourir, pour certains, des distances folles de 300km et plus. Je me contenterais de voler 37 km et 21 km en plaine. Distances très satisfaisantes pour le pilote que je suis et aussi pour ma petite voile Niviuk monosurface de 16m² qui se comporte à merveilles en thermiques.

La météo tempétueuse annoncée dans les jours suivants me décide, à contrecoeur, de quitter cette joyeuse troupes de pilotes clouées au sol et remettre le cap au sud.
Un vent frais de 50km/h venant du nord-ouest est prévu afin de me pousser vers le sud. En théorie le plan semble ingénieux. Cette prévision va rapidement tourner au sud-ouest et me souffler quasiment en plein dans le nez. La bonne idée des débuts est alors très rapidement devenue caduque. Je parviens tant bien que mal à pénétrer dans le sauvage goulburn river national park où les effets venturis de vallées accélèrent violemment la brise déjà bien établis à 50km/h. Ma petite tente en tremble encore. Je décide de me reposer avant d’attaquer le plat de résistance plutôt épicé du wollemi national park (N.P) et enfin du blue mountains N.P.

Ventilation optimale! Les éoliennes sont au taquet, je suis au tapis…

De solides et magnifiques étapes de montagne me cueillent alors par des pourcentages où rouler en dessinant des Z sur le bitume devient une solution quasi indispensable.
Capertree canyon me coupe le souffle par son ampleur, sa beauté sauvage, mais également par la déclivité délirante de sa route pour en sortir. L’engagement mental dépasse celui physique dans ce genre d’étapes où déplacer une bourrique de 27 kilos dans la pente devient sévère, mais tellement gratifiant, une fois au sommet.

Une bonne adresse à Glen davies. Capertee canyon

Victoria pass, avant d’atteindre Blackheath et les “blue mountains” décroche la palme d’or. Le trafic automobile est tel dans cette montée de 4km que la technique des Z n’est pas envisageable à moins de créer un énorme bouchon. Pour grimper certaines portions à 20 % de ce col, je mets”tout à gauche”, écrase les pédales et débranche le cerveau.
À la vue de certaines tronches au travers des pare-brises de voitures, j’imagine aisement la pensée de certains concernant l’état mon cerveau.

En d’autres termes: “Prépare-toi à te faire tordre petit cyclo”

La dose d’endorphine à son apogée, je prends beaucoup de plaisir à rouler en montagne grâce aux paysages, les variétés de parcours et les méga descentes supersoniques à faire plier le sombréro. Des récompenses qui sont simplement à la hauteur des efforts fournis.

Les grands éspaces australiens. Avant Capertee canyon.
Séjour magnifique dans les blue mountains grâce à Ben et Sara. Merci les copains.

Grâce à la communauté warmshowers, je rencontre Jeff et les colocs de cleveland de street en plein centre de Sydney.
Jeff aime la voile et me pistonne pour participer en tant que matelot de pont à la régate du “Friday twilights” organisé par son yacht club, le RANSA de Sydney.
Sans doute une des plus belles expériences de ma vie d’avoir la chance de naviguer dans ce temple de la voile.
Je vous raconte cette régate en plein coeur de Sydney dans un prochain article.

À l’attaque!

Des bises à tous, remplis de bonnes ondes.

Steve

Publié par Un Tour d'Aile

Tour du monde à vélo, voilier-stop et parapente.

4 commentaires sur « Sydney, 40 000 km plus loin »

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