L’Ausralie à vélo, c’est parti

En piste !

Le voyage en voilier laisse place à celui à vélo. Tel un mal de terre carabiné suite à ces 7 mois de Transpacifique, j’étais plutôt fébrile au guidon de mon vélo lors de quitter la marina Bundaberg. En même temps, ça n’est pas en hissant des grand-voiles ou en bordant du gennaker que l’on se fait les cuisses.
Ce matin du 12 octobre, en quittant l’équipage au bout du ponton, j’étais à la fois excité comme une puce et aussi légèrement impressionné par l’ampleur du chemin qui m’attends. Seulement une petite balade de 8 à 9000 km à rouler sur un des pays les plus plats du monde. Pas de quoi en faire tout un fromage non plus.
J’ai également ressenti ce mélange émotionnel en voyant s’éloigner le cap San-lucas au Mexique avant de prendre le large du Pacifique et son lot de péripéties incroyables.

Le temps des bises chaleureuses est venu. Bon retour Henry et bon vent à Noël et Thierry. Merci de m’avoir embarqué à Tahiti !

À peine le premier rond point engagé, je me retrouve sur la même voie qu’une voiture me fonçant dessus, le klaxon chantonnant. L’automobiliste plutôt sympa me salue avec cette expression qui ne me quittera pas: “How’s doing mate on your push bike?”( Comment va mec, sur ton vélo?). Sûrement mal réveillé ce matin pour oublier de rouler à gauche comme à l’ancien temps des joutes équestres. Héritage des chevaliers qui se croisaient du côté de leur bras fort à droite, les anglosaxons ont gardé la tradition. Nous avons bien conservé la coutume Moyen-ageuse de trinquer pour échanger un peu de breuvage en guise de confiance. Alors, pourquoi ne pas rouler à gauche après tout ?

Sur les “back roads” il n’y a personne. Je peux donc rouler où bon me semble.

Dès les premiers kilomètres je ressens que nous sommes ici dans un pays sur, au train de vie aisé. Les locaux me le confirment. Je ne me demande plus si l’on va me voler le vélo ou venir me chatouiller les pieds dans la tente comme ça a pu être le cas dans certains coins “chaud” d’Amérique centrale.
Ça fait un bien fou.
Les plus petites pistes et les bivouacs sauvages dans le bush seront désormais mes motivations sans avoir l’inquiétude d’être détroussé.

Lac Lenthall. Quel bonheur de retrouver ce mode de voyage.
Cuisine aménagé avec le réchaud à éthanol en canette de Tahiti. 13 étoiles au moins.
L’enfer pour certains, le paradis pour moi. Lorsqu’il n’y a rien, ni personne et que la journée de vélo fût éprouvante, je ne me demande pas si le spot est glamour. Je dors !

Le contact avec les australiens est plutôt agréable même s’il est en deçà de la légendaire sympathie polynésiennes ou latinos.
Leur accent m’amuse et je me prête volontier au jeu de l’exagération. Le plus je mache et prononce les mots par le nez, moins les gens me regardent de travers.
Mettre le mot “mate” à chaque début de phrase devient une base, tout comme cet incontournable “see yaaa” à chaque fin de conversation en guise d’au revoir.
Une semaine sur les routes de traverses et déjà quelques
rencontres de cowboys dont l’accent campagnard m’oblige à me concentrer sur chaque mot. C’est à se demander s’il parle la même langue qu’à Westminster.
En tout cas les entendre parler rajoute une note de folklore amusante dans ce décor de far-west.

12h 03, le déjeuner n’attends pas.

Depuis Burnett-heads, lieu dit de la marina bundaberg, le premier objectif de choix se nomme Rainbow Beach, site de parapente dont la réputation n’est plus à faire.
Je roule 330 km, sur plusieurs jours, dans l’espoir de pouvoir sortir l’aile et me reposer les jambes au passage. Coup de chance, ça marche (merci windy) ! Premier jour sur place, premier vol époustouflant accompagné de Mike l’acrobate. Les suivants seront de la même trempe. Je rencontre par cette occasion une super bande de “parapote” assez cosmopolite avec Arthur (brésilien), Terene (turque), Nir (israelien) et Ash (anglais). Nous campons à 500 m du décollage histoire de ne pas risquer le claquage musculaire lors de la marche d’approche.

Soaring de 10 km à Rainbow beach. Le recto. Un vol époustouflant.
Le verso. Rainbow beach.
Décollage depuis le carlo sandblow. Ash s’amuse à gauche de la photo avec sa little cloud violette.

Information technique importante: voler sur ce site nécessite d’adhérer au Sunshine Coast Sports Aviators puisque nous sommes dans le great sandy national park, très sauvage d’ailleurs.

Steve.

Publié par Un Tour d'Aile

Tour du monde à vélo, voilier-stop et parapente.

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