
Mais alors les fameuses cités de Tikal et Yaxha vallent-elles vraiment le détour?
Pour nous, aucun doute, elles restent incontournables. Perdues au coeur de la jungle du Nord du Guatemala, ces deux cités se situent en réalité au coeur de ce que fût le territoire Maya.
L’âge d’or de cette civilisation s’étend de 1500 avant JC à 900 après JC environ. Période durant laquelle les Mayas s’expandent en de nombreuses cités indépendantes. De l’actuel Mexique jusqu’au Honduras en passant par le Guatemala, ce peuple a créé une véritable civilisation dont les vestiges sont encore visibles.
Tikal est l’une des plus grandes et s’étend sur plus de 500 km². Aujourd’hui, les ruines visibles n’apparaissent que sur 16 km². Les jambes lourdes des efforts passés, nous découvrons cet univers de jungle au petit matin. Les arbres immenses enlacent les monolithes et les temples. La jungle s’éveille. D’une atmosphère sombre et humide, nous traversons la jungle en gravissant les pyramides, qui nous offrent alors un spectacle époustouflant. Les temples surgissent de la canopée tels des îlots rocheux. La forêt s’étend jusqu’à l’horizon et prend vis.




Yaxha, certes moins connu, est encore plus reculée dans la jungle. L’ambiance y est intimiste, et sauvage. Les temples sont également plus éloignés les uns des autres. Les singes hurleurs nous rappellent par leurs puissants cris que nous sommes sur leurs territoires. Impressionnant, même si nous commençons à en avoir l’habitude, tellement ils sont nombreux en Amérique Centrale. La visite se termine au sommet d’un temple, assis sur les marches face au lac Yaxha, dans lequel se reflète le coucher de soleil.




Le soleil joue un rôle centrale dans l’architecture de la cité. Ces temples n’ont pas été construits aléatoirement. De part leurs connaissances pointues en astronomie, ils ont conçu des alignements parfaits avec le soleil, la lune et les constellations afin de les sublimer lors des équinoxes de printemps et d’hiver. Une manière d’honorer les trois les mondes : leurs divinités, les vivants et les morts.
Si aujourd’hui nous pouvons encore gravir ces édifices, c’est uniquement grâce au Stuc. Pour recouvrir leurs pyramides, les mayas utilisaient le stuc qui est un combiné de chaux, calcaire et d’écorce de bois. Le calcaire était pilé et brulé, l’écorce de Holol constituait l’adhésif naturel, le tout étant mélangé à la chaux. Le stuc était donc extrêmement durable mais très énergivore.



Ainsi, la nature omniprésente aujourd’hui, est bien différente de l’époque où les Mayas prospéraient. En effet, les Mayas ont deforesté massivement l’ensemble de leurs territoires. Peu à peu ils ont transformé une jungle en véritable désert, où l’eau et la nourriture sont devenus des ressources rares. Une dégradation environnementale majeure qui les mena à leur perte.
Les principales hypothèses avancées pour comprendre l’effondrement de cette civilisation seraient à la fois un écosystème drastiquement modifié, avec une population en augmentation, des conflits entre les cités et une période climatique de sécheresse. Une équation qui se révélera très peu durable. Nul besoin de pousser la comparaison plus loin avec la situation climatique et démographique actuelle.
De part ces multitudes raisons qui restent hypothétiques, la civilisastion Maya s’effondra et le peuple se dispersa dans l’actuel Guatemala. Leurs descendants vivent désormais dans des villes et villages isolés.
Après cette magnifique visite nous restons encore deux jours à Flores, logé chez Angélica, pour du repos et mettre la main à la pâte. Angélica tient une petite entreprise d’artisanat, elle crée des hamacs, produits de l’huile de coco et torréfie le café de son jardin. Sandrine contribue à la création des hamacs et quant à moi à la production de l’huile de coco. Des processus fastidieux mais méditatif que l’on prendra plaisir à expliquer par la suite.
