
Départ de Port Camargue ce jeudi 7 janvier à 8h07 sous de très bonnes augures. Le bulletin météo du matin est engageant et n’annonce pas de coup de vent significatif pour le moment. Les premières 10 heures furent très agréables, le vent nous fait filer à 6-7 nœuds dans une mer calme et sous un soleil radieux.
A la nuit tombée les évènements ont pris une toute autre tournure.
Lors de notre premier quart avec Sandrine les conditions sont devenus musclées. Bien entendu c’est toujours la nuit que les conditions forcissent sinon ça n’est pas marrant. On réveille Landry, le capitaine, pour manœuvrer, on prend le 2eme ris et on enroule la voile d’avant (génois). La mer se démonte progressivement, les vagues déferlent sur le pont avec un vent atteignant fréquemment 30 nœuds.
À 23h, nous prenons la décision de se dérouter sur le port le plus proche qui s’avérera être à 7 h de navigation. À minuit nous sommes trempés jusqu’au slip et les vagues balayent fréquemment le pont. Le vent ne ferra que forcir, jusqu’à 33 nœuds, en vent arrière, au pire de la nuit. La lutte ne fait que commencer contre la fatigue et le froid qui nous transpercent les os. Mais hors de question de se laisser aller, ni lâcher la barre. Une très longue nuit nous attend.
A 5h on rejoint Puerto Rosas en Catalogne.
Moralité : il n’est jamais bon d’avoir le slip mouillé.
Maintenant c’est repos, en attendant que cette méchante dépression passe son chemin et que nous puissions reprendre le nôtre.

La mer est si semblable à la montagne sur de nombreux aspects. Celui qui me marque le plus est la notion d’humilité qui s’impose à celui qui s’y aventure. Plus tu te retrouves au contact des éléments naturels plus cette notion grandit jusqu’à ce qu’elle devienne une devise.
Steve